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Accident Échafaudage Lausanne : Drame Mortel en Suisse
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Accident Échafaudage Lausanne : Drame Mortel en Suisse

Julien
30 septembre 2025
7 min de lecture

Un échafaudage de 60 mètres s’effondre brutalement à Prilly, près de Lausanne. Trois ouvriers perdent la vie et onze autres sont blessés dans ce qui devient l’un des accidents du travail les plus graves de Suisse ces dernières années.

Vous vous demandez comment un tel drame a pu se produire ? Quelles sont les circonstances exactes de cet effondrement ? Et surtout, qui porte la responsabilité de cette tragédie ?

Ce 12 juillet 2024 restera marqué dans les mémoires vaudoises. L’accident du chantier Malley Phare soulève des questions cruciales sur la sécurité des chantiers et le rôle des organes de contrôle en Suisse.

Dans cet article, vous découvrirez tous les détails de cette tragédie, l’état des enquêtes en cours et les implications pour l’avenir de la sécurité sur les chantiers suisses.

Le drame du 12 juillet 2024 : effondrement brutal à Malley Phare

Le chantier Malley Phare à Prilly aurait dû être un jour de travail comme les autres. Mais vers 14h30, l’impensable se produit : l’échafaudage de 60 mètres de hauteur s’effondre d’un coup, emportant avec lui quatorze ouvriers.

Le bilan est lourd : trois ouvriers décèdent sur le coup et onze autres sont blessés, certains grièvement. Les secours affluent immédiatement sur place. Pompiers, ambulances et hélicoptères de sauvetage se déploient dans un ballet tragique pour porter assistance aux victimes.

L’échafaudage appartenait à l’entreprise Roth Échafaudages, une société reconnue dans le secteur. Le chantier était géré par plusieurs entreprises, notamment JPF et Perspectives Construction, sous la supervision de la Suva en tant que maître d’ouvrage.

Les témoins décrivent une scène d’apocalypse. En quelques secondes, la structure métallique de plusieurs tonnes s’abat sur les ouvriers qui travaillaient à différents niveaux. Certains ont eu le temps de se mettre à l’abri, d’autres n’ont pas eu cette chance.

Conditions météo et circonstances de l’accident

Les conditions météorologiques du 12 juillet posent question. Des vents soutenus et des averses intermittentes touchaient la région lausannoise ce jour-là. Ces éléments climatiques auraient-ils pu fragiliser la structure ?

Selon les témoignages recueillis, l’échafaudage présentait déjà des signes d’instabilité les jours précédents. Certains ouvriers auraient même exprimé leurs inquiétudes quant à la solidité de la structure, notamment au-delà des 50 mètres de hauteur.

Le monte-charge utilisé sur le chantier fait également l’objet d’interrogations. Les images de vidéosurveillance de SICA Logistique, société voisine du chantier, ont été remises à la police. Ces enregistrements pourraient éclairer les enquêteurs sur les derniers instants avant l’effondrement.

La chronologie précise des événements reste encore floue. Les enquêteurs cherchent à déterminer si l’accident résulte d’une défaillance technique ponctuelle ou d’une accumulation de facteurs de risque négligés.

Hypothèses techniques : ancrages défaillants et surcharge

Les premières hypothèses techniques pointent vers deux causes principales : la défaillance des points d’ancrage et une possible surcharge de l’échafaudage.

Problème d’ancrage à la façade

Les points d’ancrage fixés à la façade seraient insuffisants ou défaillants. Des échanges internes de l’entreprise Roth, révélés pendant l’enquête, suggèrent que des doutes existaient sur la solidité des renforts au-delà de 50 mètres de hauteur.

Ces ancrages sont pourtant essentiels pour maintenir la stabilité d’un échafaudage de cette envergure. Chaque point de fixation doit pouvoir supporter plusieurs tonnes et résister aux contraintes du vent et du mouvement des ouvriers.

Question de la surcharge du monte-charge

L’hypothèse d’une surcharge du monte-charge a également été évoquée. Cet équipement, utilisé pour hisser matériaux et outils, aurait-il dépassé sa capacité maximale ? Les vidéos de surveillance pourraient apporter des éléments de réponse.

Cependant, cette piste semble moins probable selon certains experts, qui privilégient la thèse d’un problème structurel plus profond lié au montage ou à la maintenance de l’échafaudage.

Enquête pénale : qui sont les responsables ?

Le procureur Eric Mermoud a ouvert une enquête pénale pour homicide et lésions corporelles par négligence. Plusieurs entreprises du chantier sont dans le viseur des autorités judiciaires.

Les sociétés Roth Échafaudages, JPF et Perspectives Construction font l’objet d’investigations approfondies. Les enquêteurs cherchent à déterminer si des négligences ont été commises dans la conception, l’installation ou la maintenance de l’échafaudage.

La Suva, en tant que maître d’ouvrage mais aussi organe d’inspection, se trouve dans une position délicate. Le procureur a demandé tous les rapports d’inspection et documents relatifs à ce chantier.

Les courriels internes de Roth révèlent des échanges préoccupants sur la solidité de la structure. Ces documents constituent des pièces majeures du dossier pénal et pourraient établir la responsabilité des différents acteurs.

Controverses autour du rôle de la Suva

La Suva se retrouve accusée d’un conflit d’intérêts majeur. Comment peut-elle être à la fois maître d’ouvrage du chantier, organe d’inspection chargé de contrôler la sécurité, et assureur des victimes ?

Le syndicat Unia dénonce vivement cette situation. Selon ses représentants, la Suva ne peut pas jouer tous ces rôles sans que cela pose des problèmes d’objectivité et d’indépendance.

La Suva se défend en affirmant qu’elle a externalisé certaines expertises pour garantir l’impartialité des investigations. Elle assure également coopérer pleinement avec la justice.

Avec ses 2 millions de travailleurs assurés et son parc immobilier de 8,5 milliards de francs, la Suva réalise environ 10’000 inspections annuelles. Mais ces chiffres suffisent-ils à garantir un contrôle efficace de tous les chantiers ?

État du chantier et reprise des travaux

Le chantier Malley Phare reste interdit d’accès depuis l’accident. Les autorités ont ordonné la reconstruction partielle de l’échafaudage pour les besoins de l’enquête technique.

Cette reconstitution permet aux experts de mieux comprendre les causes de l’effondrement. Chaque élément de la structure est analysé, photographié et expertisé.

La reprise des travaux est reportée jusqu’aux conclusions définitives de l’enquête. Cette décision, bien que compréhensible d’un point de vue sécuritaire, génère des coûts importants pour tous les acteurs du projet.

Les ouvriers du chantier bénéficient d’un suivi psychologique après le traumatisme vécu. Beaucoup d’entre eux étaient présents le jour de l’accident et ont assisté à des scènes particulièrement difficiles.

Questions fréquentes sur l’accident d’échafaudage de Lausanne

Quelles sont les causes exactes de l’effondrement de l’échafaudage ?

L’enquête est encore en cours, mais les hypothèses principales pointent vers des défaillances des points d’ancrage à la façade et possiblement une surcharge du monte-charge. Les conditions météorologiques (vent et pluie) auraient pu aggraver la situation. Les experts examinent également la qualité du montage et de la maintenance de la structure de 60 mètres.

Qui est responsable juridiquement de cet accident ?

Le procureur Eric Mermoud enquête sur plusieurs entreprises : Roth Échafaudages, JPF et Perspectives Construction. La Suva, en tant que maître d’ouvrage et organe d’inspection, fait également l’objet d’investigations. Les responsabilités pourraient être partagées entre ces différents acteurs selon les conclusions de l’enquête pénale.

Combien de victimes l’accident a-t-il fait ?

Trois ouvriers sont décédés et onze autres ont été blessés dans l’effondrement du 12 juillet 2024. Certains blessés étaient dans un état grave et ont nécessité une prise en charge d’urgence par hélicoptère. L’accident a également causé un traumatisme psychologique important chez les témoins et collègues présents sur le chantier.

Quand les travaux du chantier Malley Phare reprendront-ils ?

La reprise des travaux est reportée en attendant les conclusions définitives de l’enquête technique et pénale. Le chantier reste interdit d’accès, sauf pour les besoins de l’investigation. Une reconstruction partielle de l’échafaudage a été réalisée pour permettre aux experts d’analyser les causes de l’effondrement. Aucune date de reprise n’est encore communiquée officielement.

Julien

Julien

Expert dans le secteur du BTP et de l'artisanat, je vous partage mes connaissances et conseils pour connecter rapidement professionnels et particuliers sur vos projets de construction et rénovation.

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